mardi 24 mars 2009

Chroniques #8

« Je voudrais me suicider mais je n’ai pas le temps » de Cestac et Teulé

Parfois je dois me plonger dans des ouvrages où le graphisme ne m’attire pas, mais alors pas du tout. C’est le cas de Cestac. Mais il en faut pour tout le monde hein. Et pis, elle a quand même reçu le grand prix à Angoulême en 2000.

Néanmoins, j’avais réussi à faire abstraction des gros nez avec son précédent ouvrage « La véritable histoire de Futuropolis » préfacé par Jean Teulé (comme souvent) qui traitait de la première librairie spécialisée en bande dessinée en France. Et j’avais quand même accroché. Et dans cet ouvrage, Cestac, sur deux planches, évoquait un certain Schlingo, auteur de bandes dessinées, en expliquant qu’il faudrait en faire tout un album tellement il y a avait à en dire.

C’est donc chose faite avec cet ouvrage qui m’a… ému, touché, pan, coulé.

L’histoire d’un mec tellement irritable et pourtant si attachant : Charlie Schlingo. Une histoire triste, drôle.

Et qui sait, peut-être, qu’avec un autre trait, cela n’aurait pas été si bon…

Prix : 18

Editeur : Dargaud

Date de parution : 01/2009




« Je mourrai pas gibier » de Alfred

Un autre titre, un autre « je ». Pas aussi bon que « Je voudrais me suicider.. » mais presque.

Ce dessinateur avait déjà touché juste avec « Pourquoi j’ai tué Pierre ».

Il récidive avec son trait réaliste et ces personnages bruts de décoffrage, tirés de l’œuvre originelle et éponyme de Guillaume Guéraud.

Une fusillade lors d’un mariage et on remonte le temps, les éléments. Alfred, sans voyeurisme, nous amène sur des sujets dérangeants. On entre alors dans la noirceur, la bétise humaine.

Et ça prend le cœur et les tripes…

Prix: 14.95 €

Editeur : Delcourt

Date de parution : 01/2009




« Dans mes yeux » de Bastien Vives


Au tour de mon auteur préféré du moment.

Après « La Boucherie » et « Le Goût du chlore », Bastien Vivès enchaîne avec la même subtilité, justesse et finesse avec « Dans mes yeux », un ouvrage réalisé aux crayons de couleur, tout en vue subjective.

Ce jeune auteur de 25 ans (Prix révélation à Angoulême 2009) m’impressionne par la qualité de son trait, de sa narration. Ou comment décrypter, décrire, autopsier (quelquefois) le couple et lesrelations amoureuses.

Je vous conseille par ailleurs fortement d’aller jeter un œil à son blog dans lequel vous pourrez découvrir des de très bons strips.


Prix : 16 €

Editeur : Kstr

Date de parution : 02/2009




« Les Somnambules» de Randall C.


Je me suis endormi et j’ai rêvé. J’ai rêvé d’Igor et Olav. J’ai rêvé d’un brontosaure doté d’une grosse libido.

J’ai rêvé que tout ce à quoi je pouvais penser existait vraiment.

Dans cet ouvrage on se laisse porter donc par le rêve mais aussi par cette poésie philosophique un peu foutraque.

Grâce à ce trait fougueux, vif, éclatant, finit par s'ordonner, et sans qu'on le voie venir, un nonsense débridé. S'affirme alors, chez un auteur qui n'en est qu'à son coup d'essai, un tempérament graphique hors du commun.

Prix : 24 €

Editeur : Casterman

Date de parution : 01/2009




« The Red Monkey dans John Wesley Harding» de Joe Daly

La bande dessinée sud-af’ explose et s’exporte !

Après le collectif créé en 1993 « Bitterkomix » qui vient d’être éditée, voici une belle ligne claire qui apparait en France, belle hommage à la houppette de notre enfance (et à Dylan).

The red monkey, c est un jeune dessinateur de comics, roux et qui a donc des mains à la place des pieds…

Je m’y suis plongé sans trop savoir où j’allais et cela a marché à plein.

On se laisse porter, rempli tant de nostalgie que de soifs de nouvelles aventures.

C’est frais, c’est bon, c’est drôle.

Prix : 20 €

Editeur : Association

Date de parution : 01/2009