mercredi 4 mars 2009

Angoulême 2009 enfin!

Et les gagnants sont… ?

Et me voilà devant mon écran, on est dimanche 1er février, il est 17h32 et je cherche une info AFP voire Reuters qui m’indique enfin qui a reçu le Fauve d’Or et le Grand Prix.

C’est qui ? C’est qui ? Quel album ? Allez dis !

Et c’est donc Blutch le nouveau Grand Prix, l’auteur qui m’avait profondément marqué (cf la chronique de juillet 2008) avec sa somptueuse trilogie publiée entre 2005 et 2008 chez Futuropolis: «C'était le bonheur», «la Volupté», «la Beauté».

Et c’est qui lui ? (Vas-y, envoie le film, Jean- Claude)

Christian Hincker, dit Blutch, 42 ans, diplômé des Arts Déco de Strasbourg, a débuté à l'âge de 20 ans dans Fluide Glacial et chez l'éditeur Cornélius, livrant des nouvelles aussi humoristiques qu'oniriques («Mademoiselle Sunnymoon», «Mitchum»). De son roman graphique «Peplum» (Casterman), noire adaptation du Satiricon de Pétrone, à ses BD d'humour comme «Blotch» (Fluide Glacial), une grinçante satire du milieu artistique qu'il place dans le Paris des années 30, Blutch aime les références, les clins d'œil, très souvent décalés…

Bon d’accord, c’est normal, vu le travail fourni depuis tant d’années, me dis-je. Ca l’fait Blutch.

18h12.. Bon alors ? Et le Fauve d’Or ? Le meilleur album ? Y vont nous sortir quoi ?

J’espérais au fond de moi qu’ils fassent un mega coup d’éclat et qu’ils nous sortent « American Elf »…Mais, ma raison savait que ce serait soit « le » Winshluss, soit « Bottomless Belly Bottom ».

Et ça y est ! « Pinocchio » Fauve d’or. Ah oui bon, ça va. C’est pas trop consensuel comme choix. Ok, ok ça m’va me dis-je.

Winshluss avait notamment travaillé avec Satrapi pour l’adaptation de Persepolis du 9ième au 7ième art et était surtout connu pour son gros travail graphique chez la belle maison d’édition « Les Requins Marteaux ».


Magnifique ouvrage qu’est ce Pinocchio revisité, modernisé, trashé...

Ce n’est plus un pantin de bois mais un simple robot. Ce n’est plus Jiminy Cricket mais Jiminy Cafard qui s’installe confortablement dans la tête du héros.

Il faut un véritable talent, une véritable maîtrise de la narration figurative pour proposer un récit complètement muet (ou presque).

On est dans le noir, le sombre et moi j’aime beaucoup ces « revisites » d’ouvrages originellement destinés aux enfants.

Quand l’innocence infantile est confrontée à la réalité quotidienne… Niark Niark Niark…

Et les autres cinq prix Essentiels ?

Alors, je lis :

«Le Petit Christian» de Blutch, ouais ouais très bon !

« Tamara Drewe » de Posy Simmonds, oui oui bien, belle référence littéraire.

«Martha Jane Cannary» de Blanchin et Périssin, une belle biographie de Calamity Jane, oui j’avais bien aimé et j’attends même la suite, bon pas avec impatience mais presque.

«Lulu, femme nue» par Etienne Davodeau, ah Davodeau… oui c’était le récit d'une mère de famille, qui plaquait tout du jour au lendemain et « renaissait »,

et enfin, «Spirou, le journal d'un ingénu» par Emile Bravo, la meilleure reprise des héros de notre enfance, la genèse, leur rencontre.

Ah tiens, Prix Patrimoine : «Opération Mort » de Mizuki, un très bel et noir album racontant le requiem de soldats japonais, fin 1943, contraints au suicide pour l'honneur de la patrie. L’auteur avait déjà été consacré pour « NonNonBâ » (prix du meilleur album) en 2007.


En Prix Révélation « Le Goût du chlore » de Bastien Vivès, mon petit chouchou dont j’avais déjà évoqué l’album suivant « la Boucherie » (cf chronique du mois d’Octobre)


Et enfin, un prix qui n’est pas forcément négligeable malgré son titre très maillot de foot , le prix Fnac Sncf : « Mon gras et moi » de Gally.


Bon, au final, un bon cru cette année, consacrant surtout la « nouvelle bande dessinée », ce qui est loin de me déplaire !


Aucun commentaire: